Note de presse

L’Observatoire International pour la Démocratie et la Gouvernance (OIDG) exprime ses préoccupations concernant la méthode adoptée par le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) pour la mise en place du Conseil électoral provisoire.

En effet, l’OIDG constate un manque d’ouverture et de transparence dans ce processus, ce qui constitue un danger réel pour la démocratie. Si cette tentative échoue, cela pourrait retarder les échéances nécessaires à la réalisation des prochaines élections, cruciales pour rétablir le fonctionnent normal des institutions le 7 février 2026 en dotant le pays d’élus démocratiquement choisis.

Nous appelons le CPT à assurer une plus grande inclusivité et transparence afin de garantir la crédibilité des prochaines élections et de renforcer la confiance des citoyens dans le processus démocratique en Haïti.

Ambroise Guillaume, Ph.D.
Président


Ce Machiavélisme sans paternité!

Nicolas Machiavel est italien. Mais d’abord Florentin. Florence, c’est le berceau de la langue italienne, terre natale du célèbre Dante Alighierie. C’est en prison en 1513, après la chute de la République de Florence en 1512, qu’il rédigea Le Prince. C’était son chant du cygne qui sera publié à titre posthume en 1532.

Le prince, c’est une bible de la politologie. Un traité politique parmi les plus influents et les plus contestés de tous les temps. Il confère à son concepteur la paternité de la science politique.

Il y décrit, à l’intention des rois, des princes, des chefs d’État, les stratégies de la sauvegarde du pouvoir politique envers et contre tous et par tous les moyens possibles. Mais à une période où les États italiens du Moyen Âge et de la Renaissance étaient soumis aux guerres civiles, aux troubles sociaux récurrents et aux invasions étrangères.

Alors une seule question préoccupe Machiavel: comment prendre le pouvoir et le garder ? « S’éloigner, propose-t-il, des principes moraux, des idéaux chevaleresques qui dominent la sphère politique de l’époque médiévale et de la Renaissance. » Selon lui, ce ne sont pas les lois qui permettent de conserver le pouvoir, mais la force. Tel que cela résonne également mais avec beaucoup plus de nuance, chez le philosophe anglais Thomas Hobbes dans sa théorie de l’état de nature qu’il développe dans son Léviathan.

« Il y a, écrit l’auteur du Prince, deux manières de combattre: l’une avec les lois; l’autre avec la force. La première est celle des hommes; la seconde celle des bêtes. Mais comme très souvent la première ne suffit pas, il est besoin de recourir à la seconde. »

Ainsi le Machiavélisme est-il une philosophie, une pratique de gouvernance politique sans scrupule, sans moralité, guidée simplement par le cynisme, la mauvaise foi, la supercherie, la fourbe et la perfidie et où seule la fin justifie les moyens. La conquête du pouvoir et sa conservation y sont donc les principales motivations.

Le machiavélisme, après six siècles environ, oriente encore les actions politiques, géopolitiques, géostratégiques des nations dites les plus civilisées au monde. En attestent tous ces conflits armés qui retiennent les peuples sur le qui-vive: La Russie et l’Occident (l’Ukraine); l’Occident (Israël) et la Palestine (Gaza).

Pour ce qui nous concerne, l’histoire des pouvoirs politiques en Haïti s’assimile quasiment à une application parfaite du Machaivelisme. Mais de tout temps, les théories de Machiavel n’ont jamais été appliquées avec autant de Machiavélisme qu’elles le sont dans l’Haïti de 2024 où la torture et les assassinats de masse ne sont que des formalités pour renforcer la peur et museler les envies de révolte.

Si ce n’est du Machiavélisme dans son application pure forme, comment nommer l’acte d’exécuter quelqu’un, de hacher son cadavre et l’exposer à tous? Comment expliquer autant d’intrigues malsaines et sordides pour se procurer un peu de pouvoir?

On comprendrait dans la pire des situations le rapt contre rançon, les assassinats politiques, les meurtres motivés par l’idée de vengeance, par une idéologie religieuse, politique, la défense d’intérêts quelconque. On comprendrait également des querelles d’idées, de projets de construction, de stabilité avec leurs divergences mais qui viseraient tous la collectivité prise sans exclusive.

Mais comment nommer le fait de violer, de massacrer des gens paisibles qui acceptent pourtant leur misère sans trop se plaindre et qui ne nuisent nullement aux scélérats, tant du pouvoir que dans les charniers? Comment comprendre que tout ce qui se fait de tordu le soit en leur nom?

Si ce n’est un Machiavélisme destiné à décimer ces masses populaires haïtiennes, à vider Haïti de son énergie vitale, comment donc nommer la persistance de ces hommes et de ces femmes à vouloir s’accrocher au pouvoir comme si leur vie en dépendait, et comment expliquer ce désir maladif d’autres à vouloir y accéder à tout prix?

Pourquoi méprisent-ils la vie? Pourquoi n’éprouvent-ils aucune empathie, aucune commisération pour ces malheureux, obligés de s’enfuir de leur demeure, dormant par milliers dans ces abris provisoires de fortune où tout manque cruellement.

Quelle est cette finalité qui vaille tout ça? Qu’est-ce qui peut justifier une telle âpreté? Il est évident que le Florentin lui-même s’indignerait face à tant d’atrocités ici comme ailleurs.

Jackson Joseph pour la nouvelle Haïti 🇭🇹


Note de conjoncture

L’Observatoire international pour la Démocratie et la Gouvernance alerte l’opinion nationale et internationale sur un processus dangereux d’infiltration de membres de gangs armés au sein de la population de la commune de Gressier dans un contexte où la situation d’insécurité généralisée prend des propensions inquiétantes et où plusieurs autres communes du pays font face au même problème.

Il s’agit pour l’Observatoire d’attirer l’attention des membres du Conseil présidentiel, du Premier ministre Garry Conille et des partenaires de la communauté internationale par rapport à ce changement de stratégie des bandits armés visant à s’assimiler aux populations locales, rendant ainsi extrêmement difficile leur appréhension par les forces de l’ordre.

L’équipe de l’OIDG tient de sources bien informées que ces nouveaux procédés des bandes criminelles entrent dans le cadre d’un plan de préparation en vue de mieux affronter les forces multinationales qui devront être déployées sur le territoire national dans les prochaines semaines.

En effet, les bandes armées multiplient leurs moyens et agrandissent leur territoire d’opérations. Ainsi, les groupes de gangs dirigés par les caïds Johnson André, dit Izo 5 Segond et Renel Destina, dit Tilapli, commencent à opérer depuis la zone de Paloma à Carrefour, en passant par Mariani puis Merger pour arriver à Gressier. Nos observateurs sur le terrain ont repéré, tout au long de cet important axe de la route nationale N°2, des postes de péage informel sous leur contrôle. Ces nouveaux postes de péage informels sont venus s’ajouter à ceux déjà établis de manière formelle à Martissant et Fontamara.

À Mariani, on compte au moins trois postes de péage. Le premier à côté de l’Abattoir et les deux autres respectivement près de la station-service Total et dans la zone de Grande-Saline. À Merger, les gangsters ont installé plusieurs postes à proximité de l’École nationale de Merger, à Barrière Bodé et à Colombier. Deux autres postes sont également situés dans la zone de Garde Gens d’Armes et près du commissariat de Gressier .

En plus des droits de passage payés par les chauffeurs de transport public, les gangsters procèdent à des fouilles systématiques pour vérifier si des riverains essaient de fuir les quartiers qui sont sous leur commande.

L’Observatoire International pour la Démocratie et la Gouvernance a aussi appris que les gangs, à travers leur nouveau mode opératoire et leur infiltration au sein des populations locales, entendent créer des boucliers humains pour se protéger durant l’intervention de la force multinationale de soutien à la sécurité. Ces groupes armés, qui se veulent rassurants, demandent aux membres de la population de rester sur place, chez eux, de ne pas bouger, leur faisant croire qu’ils y sont en sécurité. Un habitant a même été kidnappé et relâché contre rançon pour l’empêcher de fuir son quartier.

Nos observateurs sur place constatent par ailleurs qu’environ 10 maisons dont 6 à Merger et 4 à Gressier appartenant à des agents de la police nationale, ont été confisquées ou pillées et incendiées par les bandits. Il est clair que ces gangs armés utilisent de nombreuses stratégies pour continuer d’exister même durant la présence de la MMSS dans le pays.

L’Observatoire International pour la Démocratie et la Gouvernance (ODIG), tient à souligner que ces informations ont été recueillies par ses observateurs sur le terrain, durant la période allant du 3 au 8 juin 2024.

Ambroise Guillaume, Ph.D.
Président


Note de Presse

L’Observatoire International pour la Démocratie et la Gouvernance (OIDG) prend acte de la récente mise en place du Conseil présidentiel de transition en Haïti. Cette évolution marque un pas significatif dans la quête de stabilité politique et sociale du pays.

 

L’OIDG exhorte le Conseil présidentiel de transition (CPT) à agir avec diligence et intégrité dans l’exécution de ses fonctions, notamment par la nomination d’un nouveau gouvernement. Le rétablissement de la sécurité doit être la priorité absolue du CPT et de la prochaine équipe gouvernementale, compte tenu des défis considérables auxquels les citoyens haïtiens sont confrontés quotidiennement.

 

En outre, l’OIDG souligne l’importance cruciale du retour à l’ordre constitutionnel à travers l’organisation d’élections libres et démocratiques. Il est impératif que la nouvelle équipe prenne toutes les mesures nécessaires pour garantir un processus électoral transparent, équitable et accessible à tous les citoyens et à toutes les citoyennes, conformément aux standards internationaux de démocratie et de gouvernance.

 

L’OIDG reste attentif à la situation en Haïti et continuera de suivre les développements avec un intérêt particulier pour la promotion de la démocratie et le respect des droits humains dans la région.

 

 

Ambroise Guillaume, Ph.D.

Président